Sport

L’équitation aux JO : Entre passion et enjeux financiers

Associé à Chaman Dumontceau Ride for Thais, Stéphane Landois a participé à ses premiers grands championnats Seniors cet été au Pin-au-Harras.

La Réalité des Cavaliers de Haut Niveau : Dépendance aux Propriétaires

Pour atteindre le sommet de leur sport, la majorité des cavaliers de l’équipe de France doivent compter sur des propriétaires fortunés pour financer l’achat de chevaux capables de concourir au plus haut niveau. Contrairement à d’autres athlètes des Jeux Olympiques, les cavaliers n’ont pas eu besoin de créer des cagnottes pour financer leur participation. Cependant, ils dépendent souvent de précieux coups de pouce financiers pour atteindre l’excellence équestre, car la possession d’un cheval de compétition représente un coût considérable.

Les Coûts Élevés des Chevaux de Compétition

Les chevaux capables de participer aux Jeux Olympiques sont extrêmement chers, avec des prix allant de plusieurs centaines de milliers à plusieurs millions d’euros. Alexandre Ayache, membre de l’équipe de France de dressage, explique : « Soit on achète des chevaux non dressés avec du potentiel, soit on investit dans des chevaux déjà prêts pour le haut niveau. Dans ce cas, il est indispensable d’avoir un propriétaire derrière. » Ayache participe aux Jeux avec la jument Holmevangs Jolene, qu’il possède à moitié pour 90 000 euros. L’autre moitié appartient à son ami Abdulkarim Barake. « Il possède une grande partie de mes chevaux et me permet de les garder », confirme Ayache.

Un Cheval avec une Histoire Émouvante

Stéphane Landois, représentant la France en concours complet, monte Chaman Dumontceau*Ride for Thaïs, un cheval qui porte une histoire poignante. Ce cheval appartenait à Thaïs Meheust, cavalière française décédée dans un accident en 2019. Après la tragédie, ses parents ont proposé à Landois de récupérer le cheval et de poursuivre l’aventure.

Passion et Investissement : La Réalité des Propriétaires

En France, comme ailleurs en Europe, les cavaliers de haut niveau établissent des relations commerciales ou amicales avec des propriétaires passionnés et fortunés. Geneviève Mégret et Emmanuèle Perron-Pette, cofondatrices du Haras de Clarbec et du Haras des Coudrettes, ont fourni de nombreux chevaux de qualité aux cavaliers français, tels que Pénélope Leprévost et Kevin Staut. Les chevaux qu’elles ont mis à disposition, comme Orient Express et Silvana, ont marqué l’histoire de l’équitation.

Entre Passion et Rentabilité

Pour les cavaliers et les propriétaires, la décision de continuer ou de vendre un cheval dépend souvent des résultats obtenus. Emmanuèle Perron-Pette met en avant la passion pour les chevaux et la quête de performance plutôt que la rentabilité financière. En revanche, Abdulkarim Barake, investisseur et copropriétaire de chevaux, explique que les coûts d’entretien de son écurie, allant de 20 000 à 25 000 euros par mois, sont élevés et que les gains en compétitions ne couvrent pas ces dépenses. « Une saison de haut niveau coûte une fortune », insiste-t-il.

Le Rêve d’une Autonomie Financière

Alexandre Ayache confie avoir reçu des offres à neuf chiffres pour Jolene avant les Jeux, mais a pu conserver la jument grâce à son copropriétaire, qui partageait son désir de concourir à Paris. Ayache rêve d’un jour où il pourrait garder tous ses chevaux sans se soucier des aspects financiers, espérant trouver un partenaire capable de soutenir ses ambitions sportives.

Dans le monde de l’équitation de haut niveau, la passion pour le sport est souvent en balance avec les réalités financières, nécessitant une collaboration étroite entre cavaliers et propriétaires pour réussir au plus haut niveau.

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